Question de M. BRISSON Max (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) publiée le 15/05/2025
Question posée en séance publique le 14/05/2025
M. le président. La parole est à M. Max Brisson, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - Mme Nadia Sollogoub applaudit également.)
M. Max Brisson. Ma question s'adresse à M. le ministre chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Le 9 avril dernier, j'ai demandé des sanctions contre les agresseurs du professeur Balanche. Le 30 avril, ma collègue Agnès Evren a renouvelé cet appel. Nous sommes le 14 mai, et je suis contraint de poser pour la troisième fois la même question. Car, depuis un mois, aucune sanction n'a été prise, aucune reprise en main n'a eu lieu et il n'a été procédé à aucune identification des agresseurs.
Mme Valérie Boyer. Il ne s'est rien passé !
M. Bruno Sido. Rien n'a été fait !
M. Max Brisson. Pourtant, il y a quelques semaines, ces mêmes individus négociaient l'occupation d'une salle avec la présidence.
M. Michel Savin. Eh oui !
M. Max Brisson. De qui se moque-t-on ?
Ma question est donc simple : l'autonomie des universités autorise-t-elle de piétiner les libertés académiques, de tolérer la violence et, surtout, de révéler au grand jour l'impuissance du ministère ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Réponse du Ministère auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 15/05/2025
Réponse apportée en séance publique le 14/05/2025
M. le président. La parole est à M. le ministre chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Philippe Baptiste, ministre auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Brisson, vous revenez de nouveau sur l'incident inacceptable qui a eu lieu le 1er avril dernier à l'université Lyon-II.
Comme je l'ai déjà fait à de nombreuses reprises et comme la ministre d'État, Élisabeth Borne, l'a fait également, au Parlement ou dans les médias, je tiens à adresser devant vous un message de fermeté absolue et de soutien total envers le maître de conférences Balanche, la communauté académique et l'université de Lyon-II.
Interdire à un maître de conférences, à un professeur ou à un chercheur de faire cours, c'est extrêmement grave et cela mérite évidemment des sanctions à la hauteur.
Dès la connaissance des faits, le recteur a déclenché un signalement au procureur au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Le ministère s'est porté partie civile. Nous avons également apporté publiquement notre soutien au maître de conférences et à l'université, qui ont déposé plainte. Une enquête, qui est toujours en cours, a été ouverte par le parquet de Lyon.
M. Michel Savin. Et alors ?
M. Philippe Baptiste, ministre. Dès qu'elle aura permis d'identifier les auteurs, il est évident, monsieur le sénateur, que des procédures disciplinaires seront engagées par l'université.
J'ajoute, par ailleurs, que la présidente de Lyon-II et le maître de conférences Balanche sont aujourd'hui menacés de mort dans leur université. Avec le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau, j'ai dû m'assurer qu'ils bénéficiaient bien tous deux des protections nécessaires. Cette situation est intolérable. J'appelle aujourd'hui à de la retenue et à de l'apaisement sur ce sujet.
Par ailleurs, comme je l'ai déjà indiqué, le 28 avril, le recteur a fait un autre signalement, s'agissant cette fois-ci du vice-président du conseil d'administration de l'université de Lyon-II, à propos d'un hommage appuyé à M. Nasrallah. Le 5 mai, ce même vice-président a démissionné.
En parallèle, nous travaillons avec le ministre de l'intérieur sur l'intervention rapide des forces de l'ordre lorsque les présidents d'université le demandent, et avec le garde des sceaux sur les signalements au titre de l'article 40.
Comme vous le constatez, monsieur le sénateur, je ne crois pas que nous fassions preuve d'une quelconque tolérance ou d'une quelconque permissivité. C'est au contraire une tolérance zéro et une très grande fermeté que nous affichons sur l'ensemble de ces sujets.
Mme Agnès Evren. Cela ne saute pas aux yeux !
M. Laurent Burgoa. À suivre...
M. le président. La parole est à M. Max Brisson, pour la réplique.
M. Max Brisson. Monsieur le ministre, l'heure n'est pas à la retenue, comme vous venez de le souligner. Ouvrons les yeux ! Certaines universités sont devenues des citadelles de l'extrême gauche (Marques d'ironie sur les travées des groupes SER et GEST.), avec la complicité silencieuse des directions et la complaisance de certains professeurs. (Marques d'approbation sur les travées du groupe Les Républicains.)
Au nom d'une idéologie radicale, dans certaines universités, les recrutements sont biaisés, les financements fléchés, la recherche orientée et la controverse étouffée. Et gare à celui qui ose penser autrement : il est ostracisé, invectivé, violenté !
L'affaire Balanche, monsieur le ministre, n'est pas anodine. Elle est la révélatrice d'une emprise idéologique sur certaines universités. Elle traduit la pensée profonde de ceux qui, imprégnés par le wokisme et l'islamo-gauchisme, ne supportent plus la moindre contradiction. Ils ferment alors les yeux sur les actes de violence lorsque ceux-ci servent leur dessein idéologique.
Non, monsieur le ministre, l'heure n'est pas à la retenue. Elle est aux sanctions, à la fermeté et à la reprise en main, pour enfin rétablir l'ordre républicain ! (Bravo ! et applaudissements prolongés sur les travées du groupe Les Républicains. - Mme Évelyne Perrot applaudit également.)
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