Les enjeux stratégiques du Nord de l’Europe

Le bureau de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a lancé une mission d’information sur les enjeux stratégiques du flanc nord de l’Europe. Dans ce cadre, une délégation conduite par M. Phillipe Paul (Les Républicains – Finistère) et composée de Mme Vivette Lopez (Les Républicains – Gard), M. Jean-Pierre Grand (LIRT – Hérault), Mme Michelle Gréaume (CRCE-K – Nord) et de M. Akli Mellouli (Ecologistes – Val-de-Marne) et s’est rendue en Suède du 19 au 21 mai 2025, après un premier déplacement de M. Philippe Paul, M. Jean-Pierre Grand et M. Akli Mellouli en Norvège du 22 au 25 avril. 

Pourquoi ce contrôle ?

La guerre menée par la Russie en Ukraine traduit une profonde mutation des dynamiques régionales depuis la fin de la guerre froide. Elle a provoqué l’élargissement de l’Otan à la Suède et à la Finlande, mettant un terme à des décennies de culture stratégique de neutralité et de promotion de la paix par le désarmement, et étendu ainsi la frontière de l’alliance avec la Russie de plusieurs centaines de kilomètres.

En première ligne du flanc nord, les pays nordiques entretiennent toutefois un rapport ambigu au continent européen : la Norvège est membre fondateur de l’Otan, dont elle accepte de se faire les yeux et les oreilles dans le grand Nord, mais entretient une relation distante à l’égard de l’Union européenne, dont elle n’est pas membre. La Suède est désireuse de renforcer sa participation aux structures de l’alliance, mais se considère avant tout comme un État riverain de la Baltique et est très impliquée dans la coopération régionale.

Dans le contexte de menace russe sur l’Europe et de retrait des États-Unis, ces États se réarment massivement et sont désireux de renforcer les coopérations de défense européennes. Les opportunités de coopération en matière d’armement – le remplacement de nos avions de reconnaissance ou la vente de nos frégates de défense et d’intervention par exemple – feront l’objet d’une attention particulière. 

Outre l’Atlantique Nord et la Baltique, la mission s’intéressera aux évolutions en cours dans l’Arctique, objet de convoitise des États riverains et, peut-être plus encore, écho des rivalités des puissances américaine et chinoise. 

La mission s’attachera à dresser un panorama des menaces actuelles dans les trois théâtres qui composent le flanc nord de l’Otan, tâchera d’identifier le rôle que peuvent y jouer la France et ses partenaires et les moyens de soutenir nos relations bilatérales.

Auditions menées dans le cadre de la mission

  • Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) : M. Thomas Guibert, chef du service Europe. 

  • Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) : M. Alexandre Escorcia, chef du service Europe, Amérique du Nord, action multilatérale. 

  • Marine nationale : Vice-amiral Emmanuel Slaars, sous-chef d'état-major « opérations aéronavales ». 

  • Armée de l’air et de l’espace : GDA Pierre-Stéphane VAYSSE.

  • Déplacement à Lorient.